"L'Alugami, le métal à la portée de tous" tel est le slogan de d'Alain.

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L’ALUGAMI OU LA CIRE RETROUVÉE
La chose paraît incroyable, et, pourtant, un plasticien belge nous en donne la
preuve : nos rouleaux d’aluminium ménager recèlent des trésors insoupçonnés. Des
portraits, des sculptures que l’on croirait sorties d’un gisement archéologique, ayant
toute l’apparence du bronze, autant de merveilles que nous offre la technique mise
au point par ce Brainois. Seul le poids de ces objets trahit la supercherie. Mais
pourquoi parler de supercherie, quand il s’agit d’un art à part entière : l’alugami. Mot
forgé sur « origami », le pliage de papier japonais, l’alugami a tout pour plaire. Alain
Delnooz, son découvreur, explique :
Le sculpteur ne travaille pas le bronze, mais la cire qu’il livrera au fondeur. Pour
lui fournir une copie en bronze, le fondeur enrobe l’oeuvre en cire d’un moule réfractaire
muni de cheminées pour évacuer les gaz ainsi que la cire chassée par le bronze en fusion,
d’où le nom de cette technique : “ procédé de la cire perdue “. Outre le prix, c’est
l’avantage de l’alugami : on travaille directement le métal et l’on s’inspire de ses
propriétés, de son rendu, de ses multiples facettes. La paraffine ayant une grande
affinité pour l’aluminium cellulaire, on peut infiltrer celui-ci en le plongeant dans la cire en
fusion. Faites l’expérience en plongeant une boulette d’ alu ménager dans de la paraffine
en fusion, vous verrez qu’elle se gorge de liquide comme un sucre trempé dans du café. En
refroidissant, la paraffine durcit et confère à l’oeuvre sa rigidité. L’aluminium paraffiné
se ponce et se polit comme du bois, mais encore faut-il mettre à la cire autre chose qu’une
boulette d’alu. C’est le défi de l’alugami : arriver à réaliser tous les volumes géométriques
à partir d’une simple feuille d’aluminium ménager. A chaque forme sa technique. De la
sphère nous passons à l’oeuf, à la poire, au cube, à la pyramide, au cylindre, aux formes
complexes…
En pressant distraitement un emballage de chocolat, tout le monde a fait de l’alugami
sans le savoir. Avec quelques mètres d’alu, il suffit de faire une grosse boule, de la
presser sur une table, puis de la frapper avec une planchette à pain pour façonner un oeuf,
une pomme, une poire. Ainsi s’ouvrent les portes d’un univers insoupçonné, car il s’agit bien
ici d’un battage à froid ! La patine donnera à ces oeuvres l’aspect de l’argent, du bronze,
de l’or, au choix.
Parmi le public, beaucoup pensent que l’alugami est un art destiné aux enfants.
Grossière erreur ! Outre qu’il demande beaucoup d’adresse et un sens aigu de
l’observation, l’alugami est à réserver aux adultes et aux ados attirés par le travail du
métal. Les figures de base une fois acquises, l’alugami est le plus beau tremplin à la
créativité qui se puisse imaginer. Autre chose que les jeux vidéo !